dimanche 26 mars à 17h
Batouala
D’après Batouala, véritable roman nègre, de René Maran – prix Goncourt 1921
Théâtre concert
Ensemble Variances et Cie Baroda – Musique : Thierry Pécou, compositeur au croisement des traditions écrites et des traditions orales – Mise en scène : Maria Zachenska, directrice du théâtre de l’Arlequin – Dramaturgie : Jean-Louis Sagot-Duvauroux, essayiste et dramaturge engagé dans la coopération franco-africaine – Conception visuelle : Jean-Pierre Lescot, maître du théâtre d’ombres et des arts de la marionnette – Expertise scientifique : Paulette Roulon-Doko, linguiste et ethnologue
Avec Bibi Tanga, acteur et l’Ensemble Variances (1 musicien percussionniste, 2 instrumentistes à vents)
En décembre 2021, cela faisait 100 ans que le prix Goncourt a été attribué à René Maran. C’était la première fois que cette distinction littéraire couronnait l’œuvre d’un écrivain classé noir. A cette occasion, une vaste co-production se met en place avec comme objectif 2022-2023 une transcription pour la scène de ce texte fondateur du mouvement de la négritude.
LE PROPOS
Le grand chef Batouala ne peut plus dormir comme avant dans la quiétude de la haute brousse. De nombreux soucis l’empêchent de rejoindre «le doux feu intérieur du sommeil»: ses fonctions rituelles, la proximité des chasses, l’éloignement manifeste de sa femme… Et surtout, cette sourde rumeur qui répète que l’homme blanc accable l’homme noir et le traite moins bien que son chien. Batouala, pourra-t-il encore vivre heureux au bord du grand fleuve Nioubangui ? Le roman est précédé d’une préface qui met en évidence l’exploitation coloniale, que René Maran, administrateur colonial, a lui même vécue des deux côtés, celui de sa couleur et celui de sa fonction. Le texte de cette préface, dit par l’artiste centrafricain BiBi Tanga, ouvre le spectacle.
Batouala en musique au cœur du projet scénique
Le roman de René Maran est émaillé d’une profusion d’images, de situations, de sensations qui nourrissent l’imaginaire et rendent ce livre foisonnant propice à un prolongement théâtral et musical.
La présence du feu, des sons de la nature environnante, la description quasi ethnographique des fêtes, cérémonies et coutumes de la culture des Bandas, le chant, la musique, sont des éléments omniprésents dans le texte de René Maran.
Les cultures centrafricaines ont fait l’objet de nombreuses études, relevés et enregistrements ethnomusicologiques depuis les années 1960. Tout en m’appuyant sur les travaux de Paulette Roulon-Doko ou de Shima Arom, en m’inspirant des musiques bandas – notamment des fameux orchestres de trompes et des complexes polyphonies rythmiques des tambours de bois à fente, en incluant l’imaginaire des mondes végétal et animal, il s’agira de créer un univers sonore en résonance du texte de Batouala.
J’incorporerais des enregistrements de terrain à une écriture musicale réinterprétant très librement les relevés et analyses ethnomusicologiques. Je créerai un dialogue continu entre la musique et le texte parlé ou chanté, en jouant sur le principe de translation : recréer pour une formation instrumentale occidentale moderne l’esprit, la couleur, les structures fondatrices d’une autre musique, sans pourtant chercher à l’imiter.
L’ouïe est constamment sollicitée à la lecture du roman. Aussi, dans cette adaptation de Batouala, la musique prendra un rôle central et moteur du déroulement dramaturgique.
Thierry Pécou, compositeur
Production : Ensemble Variances, co-production Société mécène Victor Hugo (Luxembourg), Baroda/Théâtre de l’Arlequin
Remrciements à François Grosjean, directeur de l’Alliance française de Dacca (Bangladesh) et à Jean-François Ramon, président de l’Ensemble Variances pour leur contribution à la production.
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