dimanche 16 octobre à 17h
Le Square
de Marguerite Duras
Compagnie Les Rencontres Ephémères
Mise en scène et dramaturgie : Gérard Elbaz, avec Martine Thinières et Stéphane Valensi
Scénographie et costumes : Emma Depoid – Création lumière : Antoine Dubois
durée 1h30
Avec cette pièce, Marguerite Duras nous entraîne dans le poétique et s’inscrit dans une réalité sociale plus que jamais d’actualité. Tout commence avec le titre-lieu, « Le Square », un espace séparé du reste de la ville, de la cité, par une porte grillagée. C’est comme si dès que l’on a passé la grille du square, on se trouve dans un lieu autre, un lieu où les codes sociaux, les règles sociales générales n’existent plus. Un lieu où l’on peut s’autoriser la transgression, un lieu qui permet les possibles, les rencontres improbables. Dans la pièce Le Square, ce sont deux figures des invisibles de la société, qui sont au centre. Lui, un homme d’âge mûr, voyageur de commerce, sans domicile fixe, elle, employée de maison à plein temps, bonne à tout faire, sans domicile personnel non plus. Les deux, sans nom, sans prénom, sans rien…
C’est dans le square que l’enfant, porteur de lien, mange les tartines de son goûter. C’est la faim de mots qui sommeille dans chacun des deux personnages. Une soif de parler, de dire pour exister, de s’enivrer de mots pour sortir de l’ombre et du silence de leur statut social. Parler, c’est se confirmer à soi-même que l’on existe, que l’on est en vie, que l’on est un être vivant et désirant, ce qui leur est interdit.
L’homme, d’ailleurs, dit : « Parler, pour moi, est une sorte d’aubaine. » et ils osent, avec toute leur audace, rompre le silence.
La rencontre entre les deux, c’est cette ascension de l’Annapurna qu’ils font ensemble, en s’écoutant, en se soutenant, en s’accompagnent, en se regardant, en s’opposant parfois, mais en évitant que l’un des deux tombe et sombre dans le silence total. Une ascension pour enfreindre l’interdit : être et oser avoir des rêves, des espoirs, des désirs, dans ce « territoire utopique et illimité » que constitue l’espace-temps créé par la parole.
LA PRESSE EN PARLE :
La très belle mise en scène de Gérard Elbaz, soutenue par la sobre et élégante scénographie d’Emma Depoid, offre à ses deux acteurs le texte de Duras comme on offre une partition musicale à deux solistes. … Il faut rendre grâce à ce spectacle de nous faire entrevoir une part poétique du monde.
Le Théâtre du Blog
Le texte est une véritable merveille d’élégance stylistique et de nuances imagées qui navigue entre l’intime et le social, le métaphysique et le politique, mené comme une banale conversation sur un banc ensoleillé.
… Cette grâce du texte, qui plonge dans le conscient et l’inconscient de chaque spectateur, est ici livrée avec splendeur par les comédiens.
Artistikrezo
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