Décoloniser les plantes
Projection, débat, dégustation, concert
Cet événement est organisé dans le cadre de l’édition 2019 du festival La Science de l’art du Collectif pour la culture en Essonne consacrée à l’intelligence des plantes.Elle contribue aussi au Festisol (festival de la solidarité internationale).
Les univers de pensée élaborés par l’Afrique sont marqués par la conviction d’une solidarité du vivant – humain, animal, végétal. Ses cultes anciens reposent sur une conception panthéiste de l’univers où chaque élément de la nature est habité par l’étincelle divine. Ce patrimoine culturel s’exprime dans des pratiques médicinales, cultuelles, cynégétiques qui convergent avec les préoccupations écologiques d’aujourd’hui. Mais il a été gravement délégitimé par la domination coloniale au nom d’une interprétation très idéologique du progrès et de la rationalité. Décoloniser les plantes, c’est remettre ces savoirs en conversation avec les autres familles de pensée, retrouver d’anciennes alliances entre les grandes famille du vivant, explorer les expériences où l’humain et le végétal se vivent en « intelligence ».
PROGRAMME
17h30 : Projection du film « Malaria business », ou comment les laboratoires pharmaceutiques combattent l’usage d’une plante répandue et très efficace dans la prévention et le traitement du paludisme. La « rationalité » capitaliste contre les empathies au sein du vivant. (Reportage long format / France 24). Le Dr Jérôme Munyangi, médecin et chercheur en biologie et pathologies moléculaires, enseignant à la faculté de médecine Université de Kolwezi (Congo RDC), sera présent. Il a mené dans son pays des études approfondies et concluantes sur les effets de l’artemisia pour la prévention du paludisme. Il est un des grands intervenants du film, où il relate notamment les menaces qu’il a subies et qui l’ont conduit à se réfugier en France.
18h30 : Conférence-dialoguée entre Agnès Kedzierska-Manzon, anthropologue, directrice de recherche à l’Ecole pratique des hautes études et le Dr Jérôme Munyangi. Agnès Kedzierska-Manzon évoquera la façon dont l’Afrique ancienne a pensé et mis en pratique la cohabitation négociée du vivant, notamment les liens entre l’humain et le végétal, à partir de ses études sur « dieux-plantes » dans la spiritualité et les rites du Manden (antique civilisation d’Afrique de l’Ouest). Cette réflexion rencontrera l’expérience de Jérôme Munyangi face à la tyrannie de l’argent et à l’assujettissement de la connaissance par le profit. Une suite contemporaine de la tyrannie coloniale ? L’événement « Décoloniser les plantes » se veut une réponse à la délégitimation des pensées africaines et à la vigilance respectueuse à laquelle elle nous invite vis-à-vis des liens qui maintiennent en vie les différentes branches du vivant ?
Une porte ouverte sur la connaissance de soi et le partage sans spoliation des richesses culturelles.
19h30 : Dégustation de végétaux qui nous veulent du bien :
- Un plat de fonio (céréale sahélienne aux puissantes vertus diététiques)
- Trois sauces végétales : le fakoye, le sakasaka, le maffé
- Deux boissons à base de plantes : le bissap (oseille de guinée), le jus de gingembre. La dégustation est proposée par l’association Falato, qui réunit des femmes d’origine malienne habitant Corbeil et apporte son aide aux enfants démunis (contact Marie-Jeanne Keïta 06 37 65 32 08). Contribution volontaire.
- POUR EN SAVOIR PLUS : https://theatrearlequin.morsang.net/wp-content/uploads/2019/07/Dépliant-plantes-science-de-lart-tr.pdf samedi 23 novembre
20h30 : Concert d’Abou Diarra, musicien malien inspiré des patrimoines musicaux de la confrérie donso (Manden) et du blues. Un mariage entre la source « panthéiste » de la culture séculaire des donsow et la réponse musicale des Africains déportés en Amérique à leur chosification par le statut d’esclaves et à une économie de plantation (coton, sucre, café…) où le végétal et l’humain, marchandisés sont exclusivement pensés sous le rapport la rentabilité financière.
Film et débat : gratuit. Concert 2€, 5€, 10 € au choix du spectateur.
Spectacle : réservations recommandées
Notre théâtre ne compte que 84 places, il est donc prudent de réserver. Les billets sont achetés sur place au tarif de 2€, 5€ ou 10 € au choix du spectateur, 1€ pour les moins de 12 ans. Le placement est libre. Les places réservées doivent être retirées 10 mn avant le spectacle. Ensuite, elles peuvent être remises à la disposition du public.
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