dimanche 28 janvier à 17h
Toute vie est une vie (Ni bèè ni)
dans le cadre du mois de BaroDa
Mise en scène : Kali Sidibé
Avec : Modibo Konaté et Mamadou Koné
Images du décor : Amassolou Guindo
Costumes : Bôgô Tigi Cheick
Création lumières : Pierre Cornouaille
Le spectacle est construit sur la base de deux récits initiatiques de l’antique confrérie donso. Le premier illustre l’alliance entre les humains et la nature à partir d’une étrange complicité entre un chasseur et les animaux qu’il a l’habitude de chasser. Le second renverse à travers des épisodes très romanesques les rôles respectivement assignés aux hommes et aux femmes. Le spectacle se clôt sur le « serment des donsow », concentré de la Charte du Manden adoptée au début du XIIIe siècle et fondement du Mali classique. « Ni bèè ni » (toute vie est une vie) en est l’affirmation inaugurale. La scène est ornée de trois bannières peintes par le plasticien dogon Amassolou Guindo.
Tout public
durée 1h10
Le contexte
L’actualité malienne associe régulièrement le nom de l’antique confrérie des donsow à des équipées meurtrières contre des Peuls présumés djihadistes. C’est un des bouleversements produits par la crise que traverse le Mali. La morale et la philosophie de la confrérie donso ont pour armature le respect de la vie humaine. Dans bien des cas, les « justiciers » donsow appartiennent à des communautés liés à leurs adversaires par une alliance séculaire qui leur enjoint de faire société ensemble et leur interdit jusqu’aux affrontements verbaux, sauf s’ils sont faits sur le ton de la plaisanterie. Tout le Mali a été sidéré à l’annonce de tueries, notamment entre donsow de la communauté dogon et éleveurs peuls présumés djihadistes. Ces tueries contredisent de façon flagrante des règles qui ont fondé durant des siècles l’unité pacifique du pays.
Le retour au passé ne résoudra pas les problèmes d’aujourd’hui, mais la rupture avec le passé paralyse la mobilisation des esprits et entrave l’ouverture de la perspective. Le spectacle Ni bèè ni/Toute vie est une vie en témoigne. Il est en lui-même un acte de fraternité, un acte de confiance dans la fécondité de la culture malienne, une réponse donnée par de jeunes artistes à des questionnements qui traversent l’humanité.
Le spectacle
Kali Sidibé est un des jeunes espoirs de la création théâtrale malienne. Il porte le patronyme d’une grande famille peule. Il a choisi de mettre en scène des récits tirés du patrimoine donso frauduleusement invoqué pour justifier les tueries. Ni bèè ni/Toute vie est une vie convoque les Maliens autour d’un imaginaire qui leur est commun, quelle que soit la lignée dont ils descendent. Le spectacle conjure ainsi la peur et la haine que cherchent à semer les meurtriers. Son dessein à lui seul est un acte de paix. Le contenu des histoires qu’il met sur scène enracinent cet objectif dans des images et des pensées pleines d’enseignement et d’attrait.
Le spectacle est joué par deux jeunes comédiens au talent confirmé : Mamadou Koné et Modibo Konaté. Mamadou Koné l’accompagne de son kamalen ngoni, un instrument à cordes proche du donso ngoni et de la kora.
Le texte
Le spectacle est articulé autour de deux récits issus du patrimoine culturel des initiés donso, antique conférie initiatique au puissant héritage musical, littéraire, philosophique et cynégétique. Les deux contes expriment un rapport paradoxal à la vie, très caractéristique de la pensée transmise et développée par les confréries donso.
Dans le premier, le chasseur Flani Boyi établit avec les animaux une alliance qu’on pourrait dire « écologique », replaçant le prélévement que le chasseur opère sur la nature sauvage dans une pensée de l’équilibre entre toutes formes de vie.
Le second récit – Numuntènè – remet en cause de façon troublante la hiérarchie hommes-femmes. Issu de pays aux coutumes par ailleurs très patriarcales, le renversement des rapports que propose cette histoire témoigne d’une pensée aux accents libertaires qui a perdurée dans le tréfonds des sociétés malinké et bamanan. Chez les donsow, les hiérarchies de caste, d’âge ou de genre sont mises en cause, le respect des femmes est la règle, l’esprit critique est encouragé.
Le spectacle se clôt sur une évocation du serment des chasseurs, contraction de la Charte du Manden sur laquelle s’est fondée l’unité du Mali classique, lors de sa création par Soundiata Keïta (13e siècle). Convaincu que la révolte et la violence couvent sous la contrainte, le texte reconnaît la nécessité de respecter les libertés individuelles, ainsi que l’égalité de tous, fortement proclamée dans sa maxime inaugurale : Ni bèè, ni ! Toute vie est une vie !
Le spectacle est porté par deux conteurs qui se partagent une version dialoguée des textes. Il est accompagné des sonorités du kamalen ngoni (harpe-luth). Il bénéficie de trois bannières du peintre dogou Amassolou Guindo qui représentent les trois destination des routes qui se croisent au « dankun », carrefour sacré des donsow : les habitations, les champs, la nature sauvage.
******** Le texte est adapté par Jean-Louis Sagot-Duvauroux à partir d’histoires qui sont venues à sa connaissance par la transmission qu’en a faite un donso anonyme retranscrit par Youssouf Tata Cissé (Flani Boyi) et l’initié donso Mamadou Diarra retranscrit par Annick Thoyer (Numuntènè).
BARODA ET L’ARLEQUIN DANS L’EMFEST 2024
Comme chaque année, BaroDa/L’Arlequin assurent une intense tournée d’oeuvres maliennes dansle cadre de l’EMFest (Essonne-Mali Festival)
Dimanche 21 janvier 17h – Kotésope – Théâtre de l’Arlequin
Lundi 22 janvier – ateliers à la Maison d’arrêt de Fleury Mérogis
Mardi 23 janvier 9h, 10h30 et 14h – kotÉsope (représentations courtes pour les écoles élémentaires) – Médiathèque Villemoisson
Jeudi 25 janvier – Ateliers à la Maison d’arrêt Fleury-Mérogis
Vendredi 26 janvier 14h30 – « Ni bèè ni » Représentation scolaire à l’Arlequin
Vendredi 26 janvier 21h – Concert d’Oumou Diarra au Café-culture de Draveil
Samedi 27 janvier 16h30 – kotÉsope – MJC Fernand Léger Corbeil.
Dimanche 28 janvier 17h – « Ni bèè ni », Arlequin
Lundi 29 janvier 10h30 et 14h30 – KotÉsope – Maison d’arrêt Fleury-Mérogis
Mercredi 31 janvier Le matin – Conférence sur la crise institutionnelle en Afrique – Médiathèque de Sant-Geneviève-des-Bois
16h – kotÉsope – Médiathèque SGDB / SGDB (Elodie Quignon) Les mères veilleuses.
Jeudi 1er février 10h30 et 14h30 – KotÉsope Théâtre D.Caldwell Draveil Scolaires
Vendredi 2 févier – kotÉsope – présentation aux CM1-CM2 de Marolles
Samedi 3 février 16h kotÉsope – Médiathèque Marolles (après-midi).
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