Vendredi 27 janvier à 20h30

ÉVASIONS

Parcours arts plastiques – théâtre – danse

Une proposition de la Compagnie BaroDa (Mali) et du  théâtre de l’Arlequin (Morsang-sur-Orge, Essonne) à l’occasion de l’EMFest 2023 (Essonne-Mali Festival).

Compagnies BaroDa et Bolon – Installation de Haude Bernabé

avec Ousmane Koné, Alou Cissé « Zol » et Jean-Paul Sermadiras – Textes de Fabrizio Gatti, tirés de son ouvrage « Bilal sur la route des clandestins », éditions Liana Levi

Tout public à partir de 8 ans

Durée 1h30

DANS LE CADRE DE L’EM FEST (ESSONNE MALI FESTIVAL)

Le parcours Évasions (1h25) a été imaginé à partir d’une convergence possible entre des inspirations artistiques d’Afrique et d’Europe :

L’idée est de conduire par l’imagination les spectateurs/acteurs à s’identifier aux hommes et aux femmes qui tentent de s’évader de situations qu’ils vivent comme un enfermement. Trois étapes successives, trois arts :

1- ARTS PLASTIQUES – #marenostrum 

La traversée de la Méditerranée figurée par une déambulation au milieu de l’installation #marenostrum, de la sculptrice Haude Bernabé, qui représente le voyage des migrants à travers la mer et leur arrivée en Europe. l’installation est d’abord formée d’un groupe de figures de fer et de bois flotté qui évoque les hommes et les femmes tentés par la traversée de la Méditerranée (Mare nostrum, pour l’antiquité romaine). Ces figures sont tenues par des tiges de métal fines et souples qui oscillent quand on traverse l’installation, mouvantes comme la houle. Un deuxième groupe de figures évoque des migrants chevauchant une embarcation précaire. En face, un bloc de figures réalisées en impression 3D semblent les accueillir ou les repousser. Les spectateurs seront invités à se mettre dans l’état d’esprit des migrants et à traverser la petite foule des personnages mouvants qui les représentent. (15 mn). Sous ce lien, une vidéo de l’installation dans l’église Saint-Merry (Paris) : https://vimeo.com/296362996

2 – LECTURE MISE EN ESPACE – Je est un autre. 

Lectures jouées de quelques passages du témoignage du journaliste italien Fabrizio Gatti, qui s’est métamorphosé pour vivre concrètement le grand voyage des aspirants migrants entre l’Afrique et l’Europe, entre Dakar et Lampedusa. Jean-Paul Sermadiras lit et joue. Il est comédien. La métamorphose est sa vie, son « jeu ». Il joue le journaliste qui joue l’émigrant. Mais les acteurs principaux sont les spectateurs. Ils se sont approchés de la scène en s’identifiant aux migrants à travers l’installation #marenostrum. Le moment de théâtre qui suit cette traversée les invite désormais à une empathie à double fond. Empathie avec le voyageur européen qui a fait le choix de vivre une aventure à laquelle le sort ne le destinait pas. Empathie avec celles et ceux qu’il joue et où les identités africaines et européennes se mêlent dans une aventure unique et singulière. Quelques strophes du Bateau ivre d’Arthur Rimbaud ouvrent sur la séquence chorégraphique, rappelant que l’évasion habite aussi les métaphores qui disent le désir de fuir la quotidienneté, d’inventer son destin. « Je est un autre ». (20 mn)

L’ouvrage dont sont tirés les textes

Nous recommandons vivement cet ouvrage de Fabrizio Gatti, journaliste d’investigation italien, qui a consacré plusieurs années de sa vie à faire le voyage des aspirants immigrés d’Afrique : Dakar, Bamako, Niamey, Agadez, Sfax, Lampedusa… L’auteur a su écouter et voir la grandeur et les maux de cette Afrique et de ces Africains, ce qui est rare. Il en tire des analyses et des notations d’une profonde humanité. Merci aussi à son éditrice, Liana Lévi, qui a donné vie à ce texte et lui a permis de passer entre des milliers de mains. C’est de cet ouvrage qu’avec l’autorisation de l’auteur, nous avons tiré les textes dits par Jean-Paul Sermadiras dans  le parcours artistique EVASIONS.

3 – DANSE – Entre nous (Cie Bolon)

La misère, la rue, la prison, les humiliations, la danse : Ousmane Koné a vécu dans la rue. Il en a connu la misère, les risques, les humiliations, mais aussi des rencontres vraies, des amitiés franches et durables. Au bout de la rue… la prison. Là, la vérité devient mensonge. Les marques de mépris, les insultes, les doutes sur soi rongent l’esprit, mais n’étouffent pas son intime passion pour l’art de la danse. La pièce chorégraphique Entre nous a été créée en prison, duo imaginé avec un autre prisonnier-danseur, Yacouba Coulibaly, les deux artistes étant à l’origine de la Compagnie Bolon qui signe ce moment du spectacle. Yacouba Coulibaly ayant été empêché Alou Cissé « Zol », reconstituera avec Ousmane Koné le duo chorégraphique initial. Il porte lui aussi une histoire d’évasion. Il est en effet issu d’une famille de Bellah, les captifs razziés jadis et asservis par l’aristocratie touarègue. La danse lui a permis d’échanger des humiliations héréditaires qui persistent pour les envols de l’esprit et les applaudissements du public. Impressionnante incursion de la grâce, de la force, de la beauté, de l’espoir au cœur d’espaces réunissant des vies abimées, des destins engrillagés… Témoignages. Métamorphoses.  (55 mn)

TOUTES LES AUTRES DATES DE LA TOURNÉE EM FEST :

https://theatrearlequin.morsang.net/event/baroda-larlequin-et-lem-fest-festival/

L’EM FEST est placé sous le patronage de la Commission nationale française pour l’UNESCO

Parrain et marraine : Amadou et Mariam

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