LE CONFINEMENT DES PAS N’EMPÊCHERA PAS L’ENVOL DES ESPRITS
Chaque semaine, la « famille Arlequin » est invitée à se retrouver autour d’oeuvres numérisées proposées par des artistes de notre environnement spirituel. Cette programmation d’un nouveau type nait dans la période de confinement imposée par la pandémie de covid 19. Nous envisageons de la poursuivre après que la sale petite bête aura cessé d’envenimer nos rencontres en vis-à-vis. La page « Ça se discute » de notre site est un moyen d’échanger entre nous autour de ces oeuvres.
Cette programmation est GRATUITE, mais le théâtre de l’Arlequin s’associe à la SOUSCRIPTION de BiBook, l’éditeur numérique malien, entravé par la crise sanitaire dans son action en faveur de l’accès au livre et à la lecture en Afrique. Celles et ceux qui souhaitent y participer peuvent le faire (à partir de 10€) en cliquant sur le logo BiBook.
Une satire burlesque et mordante contre la corruption et l’incurie administrative, un voyage dans les rêves de la jeunesse populaire
Ala tè sunogo – Dieu ne dort pas en langue bamanan – est un des plus grands succès de la Compagnie BlonBa. Le spectacle a été représenté au Mali, en France, en République Centrafricaine et a été sélectionné par le MASA d’Abidjan (Côte d’Ivoire, mai 2016) et par les Journées théâtrales de Carthage (Tunisie, octobre 2016).
Dans la presse
« Voilà qui nous change d’air. Du théâtre populaire. Sans prétention, mais très ambitieux : il veut nous faire rire, y réussit, nous raconter aujourd’hui, et y réussit…» Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné
« La bouffée d’air théâtrale nous vient du Mali. Il ne faut pas manquer les formidables comédiens de la compagnie BlonBa. Ils savent tout faire, jouer, chanter, danser, nous faire rire et nous toucher.» Marina Da Silva, L’Humanité
« Une satire férocement drôle de la situation politique et culturelle du Mali. BlonBa ose ici un mariage parfaitement réussi avec l’univers de la dansecontemporaine pour un résultat dépaysant et bouleversant!», Audrey Jean, Théâtres.com
« Un petit bijou dramaturgique. Courez-y !» Valérie Marin La Meslée (chroniqueuse littéraire au Point), Novembre à Bamako
« Une pièce qui parle sans fard des maux de la société malienne.» Gangoueus, Chez Gangoueus
« Le spectacle vivant dans ce qu’il a de plus pur et de plus expressif.» Camille Hispard, toutelaculture.com
« La drôlerie, la poésie, la comédie de mœurs, la politique…» Évelyne Trân, Théâtre au vent
ALA TE SUNOGO (Dieu ne dort pas)
Une production de la Compagnie BlonBa, co-production du théâtre d’Ivry Antoine Vitez, avec Adama Bagayoko, Sidy Soumaoro « Ramsès », Diarrah Sanogo « Bougouniéré », Alimata Baldé, Souleymane Sanogo
Musiques : Issiaka Kanté, Idrissa Soumaoro
Une captation réalisée par Chiaka Ouattara dans la salle de l’Institut Français du Mali (Bamako)
Une pièce de Jean-Louis Sagot Duvauroux
Mise en scène Jean-Louis Sagot-Duvauroux avec Ndji Traoré et François Ha van
Petit bug – la vidéo revient !
L’entrée en scène de la danse contemporaine
Au début des années 2000, la chorégraphe haïtienne Kettly Noël s’installe à Bamako. Elle y fonde une compagnie de danse contemporaine et y ouvre un lieu, Donko Séko, qui accueille notamment des enfants vivant dans la rue. Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui des danseurs confirmés. De cette expérience naissent des vocations ardentes, des œuvres de qualité, un vivier d’artistes plein d’énergie et de créativité, une diversification des perspectives avec l’intervention de nouveaux chorégraphes étranger et l’émergence de créateurs maliens. Mais les formats de la danse contemporaine, trop marqués par les standards occidentaux, peinent à prendre une place dans l’imaginaire culturel des Maliens, à trouver leur économie, à faire vivre au pays les jeunes qui s’y sont engagés avec tant d’énergie et de talent. C’est un paradoxe dans une civilisation où la danse est de toutes les occasions importantes et de toutes les réjouissances. Le projet « Ala tè sunogo » est pensé pour populariser le travail de ces jeunes gens en intégrant des moments de danse contemporaine à un type de spectacle bien identifié et apprécié par le public bamakois. Cette ambition a ici été portée avec ferveur par le danseur Souleymane Sanogo.
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Ramsès Damarifa, un pionnier de la scène rap malienne
Dans Ala tè sunogo, Sidy Soumaoro, connu comme rappeur sous le pseudonyme de Ramsès Damarifa, joue Cheickna, le personnage central de la pièce. Il est avec son groupe Tata Pound un des initiateurs du mouvement hip hop au Mali. Ses textes portent le fer contre les vices de la société. Sa carrière de comédien dans le cadre de la Compagnie BlonBa, unanimement saluée par le public et la critique, n’est venue qu’ensuite. Le théâtre de l’Arlequin, où il a joué dans plusieurs spectacles de BlonBa, ouvre ici une fenêtre sur l’art du rappeur avec un de ses grands succès, Wari (l’argent), dénonciation sans concession de l’argent facile et malhonnête… comme la pièce Ala tè sunogo !
Et une splendide image du graphiste Claude Baillargeon

Pour les tournées françaises de Ala tè sunogo, j’avais demandé à Claude Baillargeon, un des grands du graphisme hexagonal aujourd’hui malheureusement décédé, de nous concevoir une image et une affiche. Cela m’avait valu plusieurs allers et retours amicaux et fertiles dans son étonnante demeure du Maine où il vivait entouré de verdure et de chats. De ces échanges naquirent plusieurs images, dont une fenêtre entre les nuages, que nous ne retinrent pas parce que la lucarne éclairée par la veille du Tout Puissant nous sembla peu représentative de l’Afrique, mais dont la beauté prenante méritait d’être vue.
L’expression malienne – Ala tè sunogo / Dieu ne dort pas – vient dans la conversation quand un dommage est causé par quelqu’un à une victime qui n’a pas sous la main de moyen pour y répondre. Les maux de l’Afrique observés depuis son céleste et modeste observatoire par une Puissance réparatrice fut l’idée retenue. Une des plus belles images de ce graphiste attachant et fécond. C’était beau aussi qu’un artiste sans lien particulier avec le continent d’où venait la pièce, un homme pratiquant un art d’une tout autre nature que le théâtre, se mette en empathie avec cette aventure malienne, cette expression malienne et s’autorise à en parler. A en parler si bien.
Claude était un ami. Puisqu’il avait établi la jonction des imaginaires et l’avait fait avec tant d’à propos, j’ai souhaité proposer dans cet épisode de « L’art déconfiné » une très belle interview où, depuis son ermitage du Maine, il exprime son point de vue sur les images, leur asservissement par l’efficacité marchande ou politicienne, sa résistance si créative qui l’isola sans le détruire. Claude, tu nous manques.
Jean-Louis Sagot-Duvauroux, directeur de l’Arlequin



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